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LES MILLE ET UNE NUITS,

devez l’excuser de même que je l’excuse. »

Ils continuèrent encore quelque temps leur conversation, et délibérèrent ensemble des moyens les plus convenables pour entretenir la correspondance du prince avec Schemselnihar. Ils demeurèrent d’accord qu’il falloit commencer par désabuser la confidente, qui étoit si injustement prévenue contre le joaillier. Le prince se chargea de la tirer d’erreur la première fois qu’il la reverroit, et de la prier de s’adresser au joaillier lorsqu’elle auroit des lettres à lui apporter, ou quelque autre chose à lui apprendre de la part de sa maîtresse. En effet, ils jugèrent qu’elle ne devoit point paroître si souvent chez le prince, parce qu’elle pourroit par-là donner lieu de découvrir ce qu’il étoit si important de cacher. Enfin le joaillier se leva ; et après avoir de nouveau prié le prince de Perse d’avoir une entière confiance en lui, il se retira…

La sultane Scheherazade cessa de parler en cet endroit à cause du jour