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LES MILLE ET UNE NUITS,

vous en rendre réponse en peu de temps. »

Effectivement elle fut fort diligente ; elle ne tarda pas à revenir, et elle rapporta au joaillier, que sa maîtresse ne manqueroit pas de se trouver au rendez-vous vers la fin du jour. En même-tems, elle lui mit entre les mains une bourse, en lui disant que c’étoit pour acheter la collation. Il la mena aussitôt à la maison où les amans dévoient se rencontrer, afin qu’elle sût où elle étoit, et qu’elle y pût amener sa maîtresse ; et dès qu’ils se furent séparés, il alla emprunter chez ses amis de la vaisselle d’or et d’argent, des tapis, des coussins fort riches, et d’autres meubles, dont il meubla cette maison très-magnifiquement. Quand il y eut mis toute chose en état, il se rendit chez le prince de Perse.

Représentez-vous la joie qu’eut le prince, lorsque le joaillier lui dit qu’il le venoit prendre pour le conduire à la maison qu’il avoit préparée pour le recevoir lui et Schemselnihar. Cette nouvelle lui fit oublier ses chagrins et