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LES MILLE ET UNE NUITS,

aperçu, il les vit passer au nombre de dix.

Comme il ne pouvoit pas être d’un grand secours au prince de Perse et à Schemselnihar, il se contenta de les plaindre en lui-même, et prit le parti de la fuite. Il sortit de sa maison, et alla se réfugier chez un voisin qui n’étoit pas encore couché, ne doutant point que cette violence imprévue ne se fit par ordre du calife, qui avoit sans doute été averti du rendez-vous de sa favorite avec le prince de Perse. De la maison où il s’étoit sauvé, il entendoit le grand bruit que l’on faisoit dans la sienne ; et ce bruit dura jusqu’à minuit. Alors, comme il lui sembloit que tout y étoit tranquille, il pria le voisin de lui prêter un sabre ; et, muni de cette arme, il sortit, s’avança jusqu’à la porte de la maison, entra dans la cour, où il aperçut avec frayeur un homme qui lui demanda qui il étoit. Il reconnut à la voix que c’étoit son esclave. « Comment as-tu fait, lui dit-il, pour éviter d’être pris par le guet ? » « Sei-