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LES MILLE ET UNE NUITS,

Quoique le prince de Perse eût recouvré la connoissance, il demeura néanmoins dans une si grande foiblesse, qu’il ne pouvoit ouvrir la bouche pour parler. Il ne répondoit que par signes, même à ses parens qui lui parloient. Il étoit encore en cet état le lendemain matin, lorsque le joaillier prit congé de lui. Le prince ne lui répondit que par un clin d’œil en lui tendant la main ; et comme il vit qu’il étoit chargé du paquet d’argenterie que les voleurs lui avoient rendue, il fit signe à un de ses gens de le prendre et de le porter jusque chez lui.

On avoit attendu le joaillier avec grande impatience dans sa famille, le jour qu’il en étoit sorti avec l’homme qui l’étoit venu demander, et que l’on ne connoissoit pas, et l’on n’avoit pas douté qu’il ne lui fût arrivé quelqu’autre affaire pire que la première, dès que le temps où il devoit être revenu fut passé. Sa femme, ses enfans et ses domestiques en étoient dans de grandes alarmes, et ils en pleuroient encore lorsqu’il arriva. Ils