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LES MILLE ET UNE NUITS,

dit qui j’étois, et qu’en me relâchant ils avoient fait la même grâce, à ma considération, aux deux personnes qu’il voyoit, après que je les eus assurés qu’ils étoient de ma connoissance. Il mit aussitôt pied à terre pour me faire honneur ; et après qu’il m’eut témoigné la joie qu’il avoit de pouvoir m’obliger en quelque chose, il fit venir deux bateaux, et me fit embarquer dans l’un avec deux de ses gens que vous avez vus qui m’ont escortée jusqu’ici. Pour ce qui est du prince de Perse et du joaillier, il les renvoya dans l’autre, aussi avec deux de ses gens pour les accompagner et les conduire en sûreté jusque chez eux.

» J’ai confiance, ajouta-t-elle, en finissant et en fondant en larmes, qu’il ne leur sera point arrivé de mal depuis notre séparation, et je ne doute pas que la douleur du prince ne soit égale à la mienne. Le joaillier qui nous a obligés avec tant d’affection, mérite d’être récompensé de la perte qu’il a faite pour l’amour de nous. Ne manquez pas demain au