Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
394
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le joaillier retourna chez lui fort content, non-seulement de ce qu’il avoit de quoi satisfaire ses amis pleinement, mais de ce qu’il voyoit même que personne ne savoit à Bagdad que le prince de Perse et Schemselnihar se fussent trouvés dans son autre maison lorsqu’elle avoit été pillée. Il est vrai qu’il avoit déclaré la chose aux voleurs ; mais il avoit confiance en leur secret. Ils n’avoient pas d’ailleurs assez de commerce dans le monde pour craindre aucun danger de leur côté quand ils l’eussent divulgué. Dès le lendemain matin il vit les amis qui l’avoient obligé, et il n’eut pas de peine à les contenter. Il eut même beaucoup d’argent de reste pour meubler fort proprement son autre maison, où il mit quelques-uns de ses domestiques pour l’habiter. C’est ainsi qu’il oublia le danger dont il avoit échappé ; et sur le soir il se rendit chez le prince de Perse.

Les officiers du prince qui reçurent le joaillier, lui dirent qu’il arrivoit fort à propos ; que le prince,