Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
396
LES MILLE ET UNE NUITS,

j’ai tâché de vous rendre, eussent eu un meilleur succès. Parlons plutôt de votre santé : dans l’état où je vous vois, je crains fort que vous ne vous laissiez abattre vous-même, et que vous ne preniez pas la nourriture qui vous est nécessaire. »

Les gens qui étoient près du prince leur maître, prirent cette occasion pour dire au joaillier qu’ils avoient toutes les peines imaginables à l’obliger de prendre quelque chose ; qu’il ne s’aidoit pas, et qu’il y avoit long-temps qu’il n’avoit rien pris. Cela obligea le joaillier de supplier le prince de souffrir que ses gens lui apportassent de la nourriture et d’en prendre ; et il l’obtint après de grandes instances.

Après que le prince de Perse, par la persuasion du joaillier, eut mangé plus amplement qu’il n’avoit encore fait, il commanda à ses gens de le laisser seul avec lui ; et lorsqu’ils furent sortis : « Avec le malheur qui m’accable, lui dit-il, j’ai une douleur extrême de la perte que vous avez