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CONTES ARABES.

dent de n’avoir de ma vie aucune liaison avec elles. Ainsi, votre Majesté me pardonnera si j’ose lui représenter qu’il est inutile qu’elle me parle davantage de me marier. » Il en demeura là, et quitta le sultan son père brusquement, sans attendre qu’il lui dît autre chose.

Tout autre monarque que le roi Schahzaman auroit eu de la peine à ne pas s’emporter, après la hardiesse avec laquelle le prince son fils venoit de lui parler, et à ne pas l’en faire repentir ; mais il le chérissoit, et il vouloit employer toutes les voies de douceur avant de le contraindre. Il communiqua à son premier ministre le nouveau sujet de chagrin que Camaralzaman venoit de lui donner. « J’ai suivi votre conseil, lui dit-il ; mais Camaralzaman est plus éloigné de se marier qu’il ne l’étoit la première fois que je lui en parlai ; et il s’en est expliqué en des termes si hardis, que j’ai eu besoin de ma raison et de toute ma modération pour ne me pas mettre en colère contre lui.