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CONTES ARABES.

trêmités dont je serois très-fâché, et qui le feroient repentir lui-même de m’avoir désobéi. »

Fatime, c’étoit ainsi que s’appeloit la mère de Camaralzaman, marqua au prince son fils, la première fois qu’elle le vit, qu’elle étoit informée du nouveau refus de se marier, qu’il avoit fait au sultan son père, et combien elle étoit fâchée qu’il lui eût donné un si grand sujet de colère. « Madame, reprit Camaralzaman, je vous supplie de ne pas renouveler ma douleur sur cette affaire ; je craindrois trop, dans le dépit où j’en suis, qu’il ne m’échappât quelque chose contre le respect que je vous dois. » Fatime connut, par cette réponse, que la plaie étoit trop récente, et ne lui en parla pas davantage pour cette fois.

Long-temps après, Fatime crut avoir trouvé l’occasion de lui parler sur le même sujet, avec plus d’espérance d’être écoutée. « Mon fils, dit-elle, je vous prie, si cela ne vous fait pas de peine, de me dire quelles sont donc les raisons qui vous donnent une