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CONTES ARABES.

fortunés, unissons nos déplaisirs, ne nous abandonnons point l’un l’autre. Je vous donne en mariage une troisième fille que j’ai : elle est plus jeune que ses sœurs, et ne leur ressemble nullement par sa conduite. Elle a même plus de beauté qu’elles n’en ont eue ; et je puis vous assurer qu’elle est d’une humeur propre à vous rendre heureux. Vous n’aurez pas d’autre maison que la mienne, et après ma mort, vous serez vous et elle mes seuls héritiers. »

« Seigneur, lui dis-je, je suis confus de toutes vos bontés, et je ne pourrai jamais vous en marquer assez de reconnoissance. » « Brisons là, interrompit-il, ne consumons pas le temps en vains discours. » En disant cela, il fit appeler des témoins ; ensuite j’épousai sa fille sans cérémonie.

» Il ne se contenta pas d’avoir fait punir le marchand joaillier qui m’avoit faussement accusé, il fit confisquer à mon profit tous ses biens, qui sont très-considérables. Enfin,