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LES MILLE ET UNE NUITS,

noissance seront si éclatantes, que toute la terre reconnoîtra que jamais service n’aura été mieux récompensé. » En achevant ces paroles, il laissa le prince son fils dans la liberté de s’entretenir avec Marzavan, pendant qu’il se réjouissoit d’une rencontre si heureuse, avec son grand visir.

Marzavan s’approcha de l’oreille du prince Camaralzaman ; et en lui parlant bas : « Prince, dit-il, il est temps désormais que vous cessiez de vous affliger si impitoyablement. La dame pour qui vous souffrez m’est connue : c’est la princesse Badoure, fille du roi de la Chine qui se nomme Gaïour. Je puis vous en assurer sur ce qu’elle m’a appris elle-même de son aventure, et sur ce que j’ai déjà appris de la vôtre. La princesse ne souffre pas moins pour l’amour de vous, que vous souffrez pour l’amour d’elle. » Il lui fit ensuite le récit de tout ce qu’il savoit de l’histoire de la princesse, depuis la nuit fatale qu’ils s’étoient entrevus d’une manière si peu croyable ; il n’oublia