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LES MILLE ET UNE NUITS,

en marchant au grand pas de leurs chevaux.

À la pointe du jour les deux cavaliers se trouvèrent dans une forêt, en un endroit où le chemin se partageoit en quatre. En cet endroit-là Marzavan pria le prince de l’attendre un moment, et entra dans la forêt. Il y égorgea le cheval du palefrenier, déchira l’habit que le prince avoit quitté, le teignit dans le sang ; et lorsqu’il eut rejoint le prince, il le jeta au milieu du chemin à l’endroit où il se partageoit.

Le prince Camaralzaman demanda à Marzavan quel étoit son dessein, « Prince, répondit Marzavan, dès que le roi votre père verra ce soir que vous ne serez pas de retour, ou qu’il aura appris des palefreniers que nous serons partis sans eux pendant qu’ils dormoient, il ne manquera pas de mettre des gens en campagne pour courir après nous. Ceux qui viendront de ce côté, et qui rencontreront cet habit ensanglanté, ne douteront pas que quelque bête ne vous