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CONTES ARABES.

drois, lui dis-je, n’avoir pas affaire, j’accepterois la proposition que vous me faites ; j’irois de bon cœur me réjouir avec vous, mais je vous prie de m’en dispenser, je suis trop engagé aujourd’hui ; je serai plus libre un autre jour, et nous ferons cette partie. Achevez de me raser, et hâtez-vous de vous en retourner : vos amis sont déjà peut-être dans votre maison. » « Seigneur, reprit-il, ne me refusez pas la grâce que je vous demande. Venez vous réjouir avec la bonne compagnie que je dois avoir. Si vous vous étiez trouvé une fois avec ces gens-là, vous en seriez si content, que vous renonceriez pour eux à vos amis. » « Ne parlons plus de cela, lui répondis-je, je ne puis être de votre festin. »

» Je ne gagnai rien par la douceur. « Puisque vous ne voulez pas venir chez moi, répliqua le barbier, il faut donc que vous trouviez bon que j’aille avec vous. Je vais porter chez moi ce que vous m’avez donné ; mes amis mangeront, si bon leur semble,