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CONTES ARABES.

résolue, je vous accompagnerai malgré vous.»

» Ces paroles, Seigneurs, me jetèrent dans un grand embarras. « Comment me déferai-je de ce maudit barbier, disois-je en moi-même ? Si je m’obstine à le contredire, nous ne finirons point notre contestation. » D’ailleurs, j’entendois qu’on appeloit déjà pour la première fois à la prière de midi, et qu’il étoit temps de partir ; ainsi je pris le parti de ne dire mot, et de faire semblant de consentir qu’il vînt avec moi. Alors il acheva de me raser ; et cela étant fait, je lui dis : « Prenez quelques-uns de mes gens pour emporter avec vous ces provisions, et revenez, je vous attends ; je ne partirai pas sans vous, »

» Il sortit enfin, et j’achevai promptement de m’habiller. J’entendis appeler à la prière pour la dernière fois : je me hâtai de me mettre en chemin ; mais le malicieux barbier qui avoit jugé de mon intention, s’étoit contenté d’aller avec mes gens jusques à la vue de sa maison, et de les voir