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CONTES ARABES.

Mesrour accoutumé à exécuter sans réplique les ordres de son maître, quelque violens qu’ils fussent, obéit à regret à celui-ci. Il en témoigna sa douleur à Tourmente, qui en fut d’autant plus affligée, qu’elle avoit compté que le calife ne refuseroit pas de lui parler. Il lui fallut céder à sa triste destinée, et suivre Mesrour qui la conduisit à la tour obscure où il la laissa.

Cependant le calife irrité renvoya son grand visir ; et n’écoutant que sa passion, écrivit de sa propre main la lettre qui suit, au roi de Syrie son cousin et son tributaire, qui demeuroit à Damas :


LETTRE
DU CALIFE HAROUN ALRASCHILD,
À MOHAMMED ZINEBI, ROI DE SYRIE.


« Mon cousin, cette lettre est pour vous apprendre qu’un marchand de Damas, nommé Ganem, fils d’Abou Aïbou, a séduit la plus ai-