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CONTES ARABES.

ces. « Oui, madame, lui dit le roi, ces ingrats périront ; mais il faut auparavant faire publier la mort de Codadad, afin que le supplice de ses frères ne révolte pas mes sujets. D’ailleurs, quoique nous n’ayons pas le corps de mon fils, ne laissons pas de lui rendre les derniers devoirs. » À ces mots il s’adressa à son visir, et lui ordonna de faire bâtir un dôme de marbre blanc dans une belle plaine, au milieu de laquelle la ville de Harran est bâtie ; et cependant il donna dans son palais un très-bel appartement à la princesse de Deryabar, qu’il reconnut pour sa belle-fille.

Hassan fit travailler avec tant de diligence, et employa tant d’ouvriers, qu’en peu de jours le dôme fut bâti. On éleva dessous un tombeau sur lequel étoit une figure qui représentoit Codadad. Aussitôt que l’ouvrage fut achevé, le roi ordonna des prières et marqua un jour pour les obsèques de son fils.

Ce jour étant venu, tous les habitans de la ville se répandirent dans