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LES MILLE ET UNE NUITS,

Triste, rêveur, la tête baissée et avec un visage sur lequel un morne chagrin étoit dépeint, il entra dans l’appartement de sa mère, et il s’assit sur le bout du sofa, assez éloigné d’elle.

« Qu’avez-vous donc, mon fils, lui demanda sa mère en le voyant en cet état ? Pourquoi êtes-vous si changé, si abattu et si différent de vous-même ? Quand vous auriez perdu tout ce que vous avez au monde, vous ne seriez pas fait autrement. Je sais la dépense effroyable que vous avez faite ; et depuis que vous vous y êtes abandonné, je veux croire qu’il ne vous reste pas grand argent. Vous étiez maître de votre bien ; et si je ne me suis point opposée à votre conduite déréglée, c’est que je savois la sage précaution que vous aviez prise de conserver la moitié de votre bien. Après cela, je ne vois pas ce qui peut vous avoir plongé dans cette profonde mélancolie. »

Abou Hassan fondit en larmes à