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CONTES ARABES.

se passoit. Il y vint aussitôt avec ses voisins, accompagné d’un bon nombre de ses gens, chargés de chaînes, de menottes et d’un nerf de bœuf.

À leur arrivée, Abou Hassan qui ne s’attendoit à rien moins qu’à un appareil si affreux, fit de grands efforts pour se débarrasser ; mais le concierge qui s’étoit fait donner le nerf de bœuf, le mit bientôt à la raison par deux ou trois coups bien appliqués qu’il lui en déchargea sur les épaules. Ce traitement fut si sensible à Abou Hassan, qu’il se contint, et que le concierge et ses gens firent de lui ce qu’ils voulurent. Ils le chargèrent de chaînes et lui appliquèrent les menottes et les entraves ; et quand ils eurent achevé, ils le tirèrent hors de chez lui, et le conduisirent à l’hôpital des fous.

Abou Hassan ne fut pas plutôt dans la rue qu’il se trouva environné d’une grande foule de peuple. L’un lui donnoit un coup de poing, un autre un soufflet ; et d’autres le chargeoient d’injures, en le trai-