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CONTES ARABES.

les instrumens et de tous les tambours de basque, que l’on faisoit retentir sur sa tête et autour de ses oreilles.

Abou Hassan se trouva dans une perplexité d’esprit inexprimable. « Serois-je véritablement calife et Commandeur des croyans, se disoit-il à lui-même ? » Enfin dans l’incertitude où il étoit, il vouloit dire quelque chose, mais le grand bruit de tous les instrumens l’empêchoit de se faire entendre. Il fit signe à bouquet de perles et à étoile du matin, qui se tenoient par la main en dansant autour de lui, qu’il vouloit parler. Aussitôt elles firent cesser la danse et les instrumens, et elles s’approchèrent de lui : « Ne mentez pas, leur dit-il fort ingénument, et dites-moi, dans la vérité, qui je suis. »

« Commandeur des croyans, répondit étoile du matin, votre Majesté veut nous surprendre en nous faisant cette demande, comme si elle ne savoit pas elle-même qu’elle est le Commandeur des croyans et le vi-