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LES MILLE ET UNE NUITS,

long-temps à l’hôpital des fous ; vous qui avez si fort maltraité l’iman de la mosquée de mon quartier, et les quatre scheikhs mes voisins ; car ce n’est pas moi, je m’en lave les mains ; vous qui m’avez causé tant de peines d’esprit et tant de traverses. Enfin, n’est-ce pas vous qui êtes l’agresseur, et ne suis-je pas l’offensé ? »

« Tu as raison, Abou Hassan, répondit le calife en continuant de rire ; mais pour te consoler et pour te dédommager de toutes tes peines, je suis prêt, et j’en prends Dieu à témoin, à te faire, à ton choix, telle réparation que tu voudras m’imposer. »

En achevant ces paroles, le calife descendit du cabinet, entra dans le salon. Il se fit apporter un de ses plus beaux habits, et commanda aux dames de faire la fonction des officiers de la chambre, et d’en revêtir Abou Hassan. Quand elles l’eurent habillé : « Tu es mon frère, lui dit le calife en l’embrassant ; demande-moi tout ce qui te peut faire plaisir, je le l’accorderai. »