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LES MILLE ET UNE NUITS,

chose que tu desirois, c’étoit d’être calife et Commandeur des croyans l’espace de vingt-quatre heures seulement, pour mettre à la raison l’imam de la mosquée de ton quartier, et les quatre scheikhs ses conseillers. Ton désir me parut très-propre pour m’en donner un sujet de divertissement ; et dans cette vue j’imaginai sur-le-champ le moyen de te procurer la satisfaction que tu desirois. J’avois sur moi de la poudre qui fait dormir du moment qu’on l’a prise, à ne pouvoir se réveiller qu’au bout d’un certain temps. Sans que tu t’en aperçusses, j’en jetai une dose dans la dernière tasse que je te présentai, et tu bus. Le sommeil te prit dans le moment, et je te fis enlever et emporter à mon palais par mon esclave, après avoir laissé la porte de ta chambre ouverte en sortant. Il n’est pas nécessaire de te dire ce qui t’arriva dans mon palais à ton réveil et pendant la journée jusqu’au soir, où après avoir été bien régalé par mon ordre, une de mes esclaves qui te ser-