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LES MILLE ET UNE NUITS,

Dès qu’ils furent partis, le calife dit à Mesrour, chef des eunuques de son palais, qui étoit presque inséparable de sa personne, et qui d’ailleurs étoit de tous ses conseils : « Suis-moi, et viens prendre part comme moi à la douleur de la princesse, sur la mort de Nouzhatoul-Aouadat son esclave. »

Ils allèrent ensemble à l’appartement de Zobéïde. Quand le calife fut à la porte, il entrouvrit la portière, et il aperçut la princesse assise sur un sofa, fort affligée, et les yeux encore tout baignés de larmes.

Le calife entra, et en avançant vers Zobéïde : « Madame, lui dit-il, il n’est pas nécessaire de vous dire combien je prends part à votre affliction, puisque vous n’ignorez pas que je suis aussi sensible à ce qui vous fait de la peine, que je le suis à tout ce qui vous fait plaisir : mais nous sommes tous mortels, et nous devons rendre à Dieu la vie qu’il nous a donnée, quand il nous la demande. Nouzhatoul-Aouadat vo-