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CONTES ARABES.

miséricorde ! Adieu, ma fille, dit-elle à Nouzhatoul-Aouadat ; si je pouvois vous tenir compagnie plus long-temps, je le ferois de bon cœur ; mais je ne puis m’arrêter davantage : mon devoir me presse d’aller incessamment délivrer notre bonne maîtresse de l’inquiétude affligeante où ce vilain noir l’a plongée par son impudent mensonge, en lui assurant même avec serment que vous étiez morte. »

À peine la nourrice de Zobéïde eut fermé la porte en sortant, que Nouzhatoul-Aouadat, qui jugeoit bien qu’elle ne reviendroit pas, tant elle avoit hâte de rejoindre la princesse, essuya ses larmes, débarrassa au plus tôt Abou Hassan de tout ce qui étoit autour de lui, et ils allèrent tous deux reprendre leurs places sur le sofa contre sa jalousie, en attendant tranquillement la fin de cette tromperie, et toujours prêts à se tirer d’affaire, de quelque côté qu’on voulût les prendre.

La nourrice de Zobéïde cependant, malgré sa grande vieillesse, avoit