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CONTES ARABES.

tendre, et ne rendît public ce qu’il vouloit tenir très-caché.

Quand le magicien africain vit ses grandes et belles espérances échouées à n’y revenir jamais, il n’eut pas d’autre parti à prendre que celui de retourner en Afrique ; c’est ce qu’il fit dès le même jour. Il prit sa route par des détours, pour ne pas rentrer dans la ville d’où il étoit sorti avec Aladdin. Il avoit à craindre en effet d’être observé par plusieurs personnes qui pouvoient l’avoir vu se promener avec cet enfant, et revenir sans lui.

Selon toutes les apparences, on ne devoit plus entendre parler d’Aladdin ; mais celui-là même qui avoit cru le perdre pour jamais, n’avoit pas fait attention qu’il lui avoit mis au doigt un anneau qui pouvoit servir à le sauver. En effet, ce fut cet anneau qui fut cause du salut d’Aladdin, qui n’en savoit nullement la vertu ; et il est étonnant que cette perte, jointe à celle de la lampe, n’ait pas jeté ce magicien dans le dernier désespoir. Mais les magiciens