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LES MILLE ET UNE NUITS,

sont si accoutumés aux disgrâces et aux événemens contraires à leurs souhaits, qu’ils ne cessent tant qu’ils vivent, de se repaître de fumée, de chimères et de visions.

Aladdin qui ne s’attendoit pas à la méchanceté de son faux oncle, après les caresses et le bien qu’il lui avoit fait, fut dans un étonnement qu’il est plus aisé d’imaginer que de représenter par des paroles. Quand il se vit enterré tout vif, il appela mille fois son oncle, en criant qu’il étoit prêt à lui donner la lampe ; mais ses cris étoient inutiles, et il n’y avoit plus moyen d’être entendu ; ainsi il demeura dans les ténèbres et dans l’obscurité. Enfin, après avoir donné quelque relâche à ses larmes, il descendit jusqu’au bas de l’escalier du caveau pour aller chercher la lumière dans le jardin où il avoit déjà passé ; mais le mur qui s’étoit ouvert par enchantement, s’étoit refermé et rejoint par un autre enchantement. Il tâtonna devant lui à droite et à gauche par plusieurs fois, et il ne trouva