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CONTES ARABES.

pris la lampe merveilleuse, qu’il montra à sa mère en la retirant de son sein aussi bien que les fruits transparens et de différentes couleurs qu’il avoit cueillis dans le jardin en s’en retournant, auxquels il joignit deux bourses pleines qu’il donna à sa mère, et dont elle fit peu de cas. Ces fruits étoient cependant des pierres précieuses ! L’éclat, brillant comme le soleil, qu’ils rendoient à la faveur d’une lampe qui éclairoit la chambre, devoit faire juger de leur grand prix ; mais la mère d’Aladdin n’avoit pas sur cela plus de connoissance que son fils. Elle avoit été élevée dans une condition très-médiocre, et son mari n’avoit pas eu assez de biens pour lui donner de ces sortes de pierreries. D’ailleurs elle n’en avoit jamais vu à aucune de ses parentes ni de ses voisines. Ainsi il ne faut pas s’étonner si elle ne les regarda que comme des choses de peu de valeur, et bonnes tout au plus à récréer la vue par la variété de leurs couleurs ; ce qui fit qu’Aladdin les mit derrière un des