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CONTES ARABES.

main. Il posa le tout sur le sofa, et aussitôt il disparut.

Cela se fit en si peu de temps, que la mère d’Aladdin n’étoit pas encore revenue de son évanouissement quand le génie disparut pour la seconde fois. Aladdin qui avoit déjà commencé de lui jeter de l’eau sur le visage, sans effet, se mit en devoir de recommencer pour la faire revenir ; mais soit que les esprits qui s’étoient dissipés, se fussent enfin réunis, ou que l’odeur des mets que le génie venoit d’apporter y eut contribué pour quelque chose, elle revint dans le moment. « Ma mère, lui dit Aladdin, cela n’est rien ; levez-vous, et venez manger : voici de quoi vous remettre le cœur, et en même temps de quoi satisfaire au grand besoin que j’ai de manger. Ne laissons pas refroidir de si bons mets, et mangeons. »

La mère d’Aladdin fut extrêmement surprise quand elle vit le grand bassin, les douze plats, les six pains, les deux bouteilles et les deux tasses, et qu’elle sentit l’odeur délicieuse qui