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CONTES ARABES.

din n’en avoit pas plus de connoissance qu’elle.

Aladdin et sa mère, qui ne croyoient faire qu’un simple déjeûner, se trouvèrent encore à table à l’heure du dîner : des mets si excellens les avoient mis en appétit ; et pendant qu’ils étoient chauds, ils crurent qu’ils ne feroient pas mal de joindre les deux repas ensemble, et de n’en pas faire à deux fois. Le double repas étant fini, il leur resta non-seulement de quoi souper, mais même assez de quoi en faire deux autres repas aussi forts le lendemain.

Quand la mère d’Aladdin eut desservi et mis à part les viandes auxquelles ils n’avoient pas touché, elle vint s’asseoir sur le sofa auprès de son fils. « Aladdin, lui dit-elle, j’attends que vous satisfassiez à l’impatience où je suis d’entendre le récit que vous m’avez promis. » Aladdin lui raconta exactement tout ce qui s’étoit passé entre le génie et lui pendant son évanouissement, jusqu’à ce qu’elle fût revenue à elle.