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CONTES ARABES.

empêcha, en lui représentant que Ganem étoit si foible et si exténué, que l’on ne pouvoit sans intéresser sa vie, exciter en lui les mouvemens que doit causer la vue inopinée d’une mère et d’une sœur qu’on aime. Le syndic n’eut pas besoin de longs discours pour persuader la mère de Ganem. Dès qu’on lui dit qu’elle ne pouvoit entretenir son fils sans mettre en danger ses jours, elle ne fit plus d’instance pour l’aller trouver. Alors Tourmente prenant la parole : « Bénissons le ciel, dit-elle, de nous avoir tous rassemblés dans un même lieu. Je vais retourner au palais informer le calife de toutes ces aventures ; et demain matin je reviendrai vous joindre. » Après avoir parlé de cette manière, elle embrassa la mère et la fille, et sortit. Elle arriva au palais ; et dès qu’elle y fut, elle fit demander une audience particulière au calife. Elle l’obtint dans le moment. On l’introduisit dans le cabinet de ce prince ; il y étoit seul. Elle se jeta d’abord à ses pieds, la face contre terre, se-