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CONTES ARABES.

cependant un grand plaisir. En effet, je commençois à perdre patience, et j’étois extrêmement fatiguée de demeurer debout si long-temps ; mais il n’y a rien de gâté : je ne manquerai pas d’y retourner demain ; le sultan ne sera peut-être pas si occupé. »

Quelqu’amoureux que fût Aladdin, il fut contraint de se contenter de cette excuse, et de s’armer de patience. Il eut au moins la satisfaction de voir que sa mère avoit fait la démarche la plus difficile, qui étoit de soutenir la vue du sultan, et d’espérer qu’à l’exemple de ceux qui lui avoient parlé en sa présence, elle n’hésiteroit pas aussi à s’acquitter de la commission dont elle étoit chargée, quand le moment favorable de lui parler se présenteroit.

Le lendemain d’aussi grand matin que le jour précédent, la mère d’Aladdin alla encore au palais du sultan avec le présent de pierreries ; mais son voyage fut inutile : elle trouva la porte du divan fermée, et elle apprit qu’il n’y avoit de conseil que de deux