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LES MILLE ET UNE NUITS,

passant, que le palais d’Aladdin n’étoit plus à sa place ; les portiers mêmes, en ouvrant la porte du palais, ne s’en étoient pas aperçu.

En abordant le sultan : « Sire, lui dit le grand-visir, l’empressement avec lequel votre Majesté m’a fait appeler, m’a fait juger que quelque chose de bien extraordinaire étoit arrivé, puisqu’elle n’ignore pas qu’il est aujourd’hui jour de conseil, et que je ne devois pas manquer de me rendre à mon devoir dans peu de momens. » « Ce qui est arrivé est véritablement extraordinaire, comme tu le dis, et tu vas en convenir. Dis-moi où est le palais d’Aladdin ? » « Le palais d’Aladdin, Sire, répondit le grand-visir avec étonnement ! Je viens de passer devant, il m’a semblé qu’il étoit à sa place : des bâtimens aussi solides que celui-là, ne changent pas de place si facilement. » « Va voir au cabinet, répondit le sultan, et tu viendras me dire si tu l’auras vu. »

Le grand visir alla au cabinet ouvert, et il lui arriva la même chose