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LES MILLE ET UNE NUITS,

perfide, répondit le sultan, ne le sais-tu pas ? Monte jusqu’ici, continua-t-il, je te le ferai connoître. »

Aladdin monta, et quand il se fut présenté : « Suis-moi, lui dit le sultan, en marchant devant lui sans le regarder. » Il le mena jusqu’au cabinet ouvert ; et quand il fut arrivé à la porte : « Entre, lui dit le sultan ; tu dois savoir où étoit ton palais, regarde de tous côtés, et dis-moi ce qu’il est devenu. »

Aladdin regarda, et ne vit rien ; il s’aperçut bien de tout le terrain que son palais occupoit ; mais comme il ne pouvoit deviner comment il avoit pu disparoître, cet événement extraordinaire et surprenant le mit dans une confusion et dans un étonnement qui l’empêchèrent de pouvoir répondre un seul mot au sultan.

Le sultan impatient : « Dis-moi donc, répéta-t-il à Aladdin, où est ton palais, et où est ma fille ? » Alors Aladdin rompit le silence. « Sire, dit-il, je vois bien, et je l’avoue, que le palais que j’ai fait bâtir n’est plus