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LES MILLE ET UNE NUITS,

sous les fenêtres de la princesse Badroulboudour. À peine eut-il achevé de parler, que le génie le transporta en Afrique, au milieu d’une prairie où étoit le palais, peu éloigné d’une grande ville, le posa précisément au-dessous des fenêtres de l’appartement de la princesse, où il le laissa. Tout cela se fit en un instant.

Nonobstant l’obscurité de la nuit, Aladdin reconnut fort bien son palais et l’appartement de la princesse Badroulboudour ; mais comme la nuit étoit avancée, et que tout étoit tranquille dans le palais, il se retira un peu à l’écart, et il s’assit au pied d’un arbre. Là, rempli d’espérance, en faisant réflexion à son bonheur, dont il étoit redevable à un pur hasard, il se trouva dans une situation beaucoup plus paisible que depuis qu’il avoit été arrêté, amené devant le sultan, et délivré du danger présent de perdre la vie. Il s’entretint quelque temps dans ces pensées agréables ; mais enfin, comme il y avoit cinq ou six jours qu’il ne dormoit