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LES MILLE ET UNE NUITS,

vais vous faire apporter à manger ; mais souvenez-vous que je vous attends, dès que vous aurez pris votre repas. »

La princesse dîna, et la fausse Fatime ne manqua pas de venir la retrouver dès qu’elle eut appris par un eunuque qu’elle avoit prié de l’en avertir, qu’elle étoit sortie de table. « Ma bonne mère, lui dit la princesse, je suis ravie de posséder une sainte femme comme vous, qui va faire la bénédiction de ce palais. À propos de ce palais, comment le trouvez-vous ? Mais avant que je vous le fasse voir pièce par pièce, dites-moi premièrement ce que vous pensez de ce salon ? »

Sur cette demande la fausse Fatime, qui pour mieux jouer son rôle, avoit affecté jusqu’alors d’avoir la tête baissée, sans même la détourner pour regarder d’un côté ou de l’autre, la leva enfin, et parcourut le salon des yeux d’un bout jusqu’à l’autre ; et quand elle l’eut bien considéré : « Princesse, dit-elle, ce salon est vé-