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CONTES ARABES.

dites que vous m’avez : la seule connoissance d’avoir fait plaisir à un honnête homme comme vous, me tient lieu de toute reconnoissance. Parlons d’Amine votre femme : je l’ai connue avant votre mariage ; et comme je savois qu’elle étoit magicienne, elle n’ignoroit pas aussi que j’avois quelque connoissance du même art, puisque nous avions pris des leçons de la même maîtresse. Nous nous rencontrions même souvent au bain. Mais comme nos humeurs ne s’accordoient pas, j’avois un grand soin d’éviter toute occasion d’avoir aucune liaison avec elle ; en quoi il m’a été d’autant moins difficile de réussir, que, par la même raison elle évitoit de son côté d’en avoir avec moi. Je ne suis donc pas surprise de sa méchanceté. Pour revenir à ce qui vous regarde, ce que je viens de faire pour vous, ne suffit pas ; je veux achever ce que j’ai commencé. En effet, ce n’est pas assez d’avoir rompu l’enchantement par lequel elle vous avoit exclus si méchamment de