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CONTES ARABES.

aux environs, alloient exercer leurs brigandages bien loin, et avoient là leur rendez-vous ; et ce qu’il les vit faire, le confirma dans cette opinion.

Chaque cavalier débrida son cheval, l’attacha, lui passa au cou un sac plein d’orge qu’il avoit apporté sur la croupe, et ils se chargèrent chacun de leur valise ; et la plupart des valises parurent si pesantes à Ali Baba, qu’il jugea qu’elles étoient pleines d’or et d’argent monnoyé.

Le plus apparent, chargé de sa valise comme les autres, qu’Ali Baba prit pour le capitaine des voleurs, s’approcha du rocher, fort près du gros arbre où il s’étoit réfugié ; et après qu’il se fut fait chemin au travers de quelques arbrisseaux, il prononça ces paroles si distinctement, Sésame, ouvre-toi, qu’Ali Baba les entendit. Dès que le capitaine des voleurs les eut prononcées, une porte s’ouvrit ; et après qu’il eut fait passer tous ses gens devant lui, et qu’ils furent tous entrés, il entra aussi, et la porte se ferma.