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CONTES ARABES.

bon maître ! On n’entend rien à sa maladie, il ne parle, ni ne peut manger. »

Avec ces paroles, elle emporte les tablettes dont véritablement Cassim n’étoit plus en état de faire usage.

Le lendemain, la même Morgiane vient chez le même apothicaire, et demande, les larmes aux yeux, d’une essence dont on avoit coutume de ne faire prendre aux malades qu’à la dernière extrémité ; et on n’espéroit rien de leur vie, si cette essence ne les faisoit revivre.

« Hélas, dit-elle avec une grande affliction, en la recevant des mains de l’apothicaire, je crains fort que ce remède ne fasse pas plus d’effet que les tablettes ! Ah, que je perds un bon maître ! »

D’un autre côté, comme on vit toute la journée Ali Baba et sa femme d’un air triste faire plusieurs allées et venues chez Cassim, on ne fut pas étonné sur le soir d’entendre des cris lamentables de la femme de