Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
184
LES MILLE ET UNE NUITS,

« Que signifie cette marque, dit-elle en elle-même, quelqu’un voudroit-il du mal à mon maître, ou l’a-t-on faite pour se divertir ? À quelque intention qu’on l’ait pu faire, ajouta-t-elle, il est bon de se précautionner contre tout événement. »

Elle prend aussitôt de la craie ; et comme les deux ou trois portes au-dessus et au-dessous étoient semblables, elle les marqua au même endroit, et elle rentra dans la maison sans parler de ce qu’elle venoit de faire, ni à son maître ni à sa maîtresse.

Le voleur cependant qui continuoit son chemin, arriva à la forêt, et rejoignit sa troupe de bonne heure. En arrivant, il fit rapport du succès de son voyage, en exagérant le bonheur qu’il avoit eu d’avoir trouvé d’abord un homme par lequel il avoit appris le fait dont il étoit venu s’informer, ce que personne que lui n’eût pu lui apprendre. Il fut écouté avec une grande satisfaction ; et le capitaine, en prenant la parole, après l’avoir loué de sa diligence : « Camarades,