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CONTES ARABES.

silence dans la maison, il donne le signal en jetant de petites pierres, dont plusieurs tombèrent sur les vases, comme il n’en douta point par le son qui lui en vint aux oreilles. Il prête l’oreille, et n’entend ni n’aperçoit rien qui lui fasse connoître que ses gens se mettent en mouvement. Il en est inquiet : il jette de petites pierres une seconde et une troisième fois. Elles tombent sur les vases, et cependant pas un des voleurs ne donne le moindre signe de vie, et il n’en peut comprendre la raison. Il descend dans la cour tout alarmé, avec le moins de bruit qu’il lui est possible ; il approche de même du premier vase, et quand il veut demander au voleur, qu’il croit vivant, s’il dort, il sent une odeur d’huile chaude et de brûlé, qui exhale du vase, par où il connoît que son entreprise contre Ali Baba, pour lui ôter la vie et pour piller sa maison, et pour emporter s’il pouvoit l’or qu’il avoit enlevé à sa communauté, étoit échouée. Il passe au vase qui suivoit, et à tous