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LES MILLE ET UNE NUITS,

ce qui s’étoit passé chez Ali Baba, pouvoit avoir fait de l’éclat, il demanda au concierge, par manière d’entretien, s’il y avoit quelque chose de nouveau dans la ville, sur quoi le concierge parla de toute autre chose que de ce qu’il lui importoit de savoir. Il jugea de là que la raison pourquoi Ali Baba gardoit un si grand secret, venoit de ce qu’il ne vouloit pas que la connoissance qu’il avoit du trésor, et du moyen d’y entrer, fût divulguée, et de ce qu’il n’ignoroit pas que c’étoit pour ce sujet qu’on en vouloit à sa vie. Cela l’anima davantage à ne rien négliger pour se défaire de lui par la même voie du secret.

Le capitaine des voleurs se pourvut d’un cheval, dont il se servit pour transporter à son logement plusieurs sortes de riches étoffes et de toiles fines, en faisant plusieurs voyages à la forêt avec les précautions nécessaires pour cacher le lieu où il les alloit prendre. Pour débiter ces marchandises, quand il en eut amassé ce qu’il avoit jugé à propos, il cher-