Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
CONTES ARABES.

moins ne venoient pas de la part de ceux qui se poussoient et qui se baissoient pour ramasser de ces pièces, mais de ceux qui d’un rang au-dessus du menu peuple, ne pouvoient s’empêcher de donner publiquement à la libéralité d’Aladdin les louanges qu’elle méritoit. Non-seulement ceux qui se souvenoient de l’avoir vu jouer dans les rues dans un âge déjà avancé, comme vagabond, ne le reconnoissoient plus ; ceux même qui l’avoient vu il n’y avoit pas long-temps, avoient de la peine à le remettre : tant il avoit les traits changés ! Cela venoit de ce que la lampe avoit cette propriété de procurer par degrés à ceux qui la possédoient, les perfections convenables à l’état auquel ils parvenoient par le bon usage qu’ils en faisoient. On fit alors beaucoup plus d’attention à la personne d’Aladdin qu’à la pompe qui l’accompagnoit, que la plupart avoit déjà remarquée le même jour dans la marche des esclaves qui avoient porté ou accompagné le présent. Le cheval