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LES MILLE ET UNE NUITS,

bien fait qu’elle en fut charmée. « Adorable princesse, lui dit Aladdin en l’abordant et en la saluant très-respectueusement, si j’avois le malheur de vous avoir déplu par la témérité que j’ai eue d’aspirer à la possession d’une si aimable princesse, fille de mon sultan, j’ose vous dire que ce seroit à vos beaux yeux et à vos charmes que vous devriez vous en prendre, et non pas à moi. » « Prince, que je suis en droit de traiter ainsi à présent, lui répondit la princesse, j’obéis à la volonté du sultan mon père ; et il me suffit de vous avoir vu, pour vous dire que je lui obéis sans répugnance. »

Aladdin, charmé d’une réponse si agréable et si satisfaisante pour lui, ne laissa pas plus long-temps la princesse debout après le chemin qu’elle venoit de faire, à quoi elle n’étoit point accoutumée ; il lui prit la main, qu’il baisa avec une grande démonstration de joie, et il la conduisit dans un grand salon éclairé d’une infinité de bougies, où, par les soins