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CONTES ARABES.

moi chercher un habillement de derviche, et prends garde de dire que c’est pour moi. »

Peu loin du palais de plaisance, il y avoit un couvent de derviches, dont le Scheilkh ou supérieur étoit ami du concierge. Le concierge alla le trouver ; et en lui faisant une fausse confidence de la disgrâce d’un officier de considération de la cour, auquel il avoit de grandes obligations, et qu’il étoit bien aise de favoriser pour lui donner lieu de se soustraire à la colère du sultan, il n’eut pas de peine à obtenir ce qu’il demandoit ; il apporta l’habillement complet de derviche au prince Firouz Schah. Le prince s’en revêtit, après s’être dépouillé du sien. Déguisé de la sorte ; et pour la dépense et pour le besoin du voyage qu’il alloit entreprendre muni d’une boîte de perles et de diamans qu’il avoit apportée pour en faire présent à la princesse de Bengale, il sortit du palais de plaisance à l’entrée de la nuit, et incertain de la route qu’il devoit prendre ; mais ré-