Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
CONTES ARABES.

qu’elle disoit la vérité. Sa beauté, son air de princesse et ses larmes parloient pour elle ; elle voulut poursuivre ; mais au lieu de l’écouter, le sultan de Cachemire justement indigné de l’insolence de l’Indien, le fit environner sur-le-champ, et commanda qu’on lui coupât la tête. Cet ordre fut exécuté avec d’autant plus de facilité, que l’Indien qui avoit commis ce rapt à la sortie de sa prison, n’avoit aucune arme pour se défendre.

La princesse de Bengale délivrée de la persécution de l’Indien tomba dans une autre qui ne lui fut pas moins douloureuse. Le sultan, après lui avoir fait donner un cheval, l’emmena à son palais, où il la logea dans l’appartement le plus magnifique après le sien, et il lui donna un grand nombre de femmes esclaves pour être auprès d’elle, et pour la servir, avec des eunuques pour sa garde. Il la mena lui-même jusque dans cet apartement, où sans lui donner le temps de le remercier de la