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CONTES ARABES.

nuer leur voyage chacun de son côté. Le soir, en se régalant d’un soupé qu’ils s’étoient fait préparer, ils convinrent que leur voyage seroit d’un an, et se donnèrent rendez-vous au même gîte, à la charge que le premier qui arriveroit attendroit les deux autres, et les deux premiers le troisième, afin que comme ils avoient pris congé du sultan leur père tous ensemble, ils se présentassent de même devant lui à leur retour. Le lendemain à la pointe du jour, après s’être embrassés et souhaité réciproquement un heureux voyage, ils montèrent à cheval, et prirent chacun l’un des trois chemins, sans se rencontrer dans leur choix.

Le prince Houssain, l’aîné des trois frères, qui avoit entendu dire des merveilles de la grandeur, des forces, des richesses et de la splendeur du royaume de Bisnagar, prit sa route du côté de la mer des Indes ; et après une marche d’environ trois mois, en se joignant à différentes caravanes, tantôt par des déserts et