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LES MILLE ET UNE NUITS,

autre qui n’étoit pas moins admirable. C’étoit dans un village : il y avoit une plaine d’environ dix arpens, laquelle n’étoit qu’un jardin délicieux, parsemé de roses et d’autres fleurs agréables à la vue, et tout cet espace étoit environné d’un petit mur environ à hauteur d’appui, pour empêcher que les animaux n’en approchassent. Au milieu de la plaine, il s’élevoit une terrasse à hauteur d’homme, revêtue de pierres jointes ensemble, avec tant de soin et d’industrie, qu’il sembloit que ce ne fût qu’une seule pierre. Le temple, qui étoit en dôme, étoit posé au milieu de la terrasse, haut de cinquante coudées, ce qui faisoit qu’on le découvroit de plusieurs lieues à l’entour. La longueur étoit de trente, et la largeur de vingt ; et le marbre rouge dont il étoit bâti, étoit extrêmement poli. La voûte du dôme étoit ornée de trois rangs de peintures fort vives et de bon goût ; et tout le temple étoit généralement rempli de tant d’autres peintures, de bas-reliefs et d’idoles,