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CONTES ARABES.

nois d’une grande somptuosité, chargés chacun d’une tour quarrée de bois doré, et des joueurs d’instrumens ou des farceurs dans chaque tour. La trompe de ces éléphans, leurs oreilles et le reste du corps étoient peints de cinabre et d’autres couleurs qui représentoient des figures grotesques.

Dans tout ce spectacle, ce qui fit admirer davantage au prince Houssain l’industrie, l’adresse et le génie inventif des Indiens, fut de voir un des éléphans le plus puissant et le plus gros, les quatre pieds posés sur l’extrémité d’un poteau enfoncé perpendiculairement, et hors de terre d’environ deux pieds, jouer en battant l’air de sa trompe, à la cadence des instrumens. Il n’admira pas moins un autre éléphant, non moins puissant, au bout d’une poutre posée en travers sur un poteau, à la hauteur de dix pieds, avec une pierre d’une grosseur prodigieuse attachée et suspendue à l’autre bout qui lui servoit de contre-poids, par le moyen du-