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CONTES ARABES.

et il étoit connu communément à Schiraz sous le nom de bezestein. D’abord le prince Ali parcourut le bezestein en long et en large de tous les côtés, et il jugea avec admiration, des richesses qui y étoient renfermées par la quantité prodigieuse des marchandises les plus précieuses qu’il y vit étalées. Parmi tous les crieurs qui alloient et venoient, chargés de différentes pièces, en les criant à l’encan, il ne fut pas peu surpris d’en voir un qui tenoit à la main un tuyau d’ivoire, long d’environ un pied, et de la grosseur d’un peu plus d’un pouce, qu’il crioit à trente bourses[1]. Il s’imagina d’abord que le crieur n’étoit pas dans son bon sens. Pour s’en éclaircir, en s’approchant de la boutique d’un marchand :

« Seigneur, dit-il au marchand, en lui montrant le crieur, dites-moi, je vous prie, si je me trompe ? Cet homme qui crie un petit tuyau d’i-

  1. Quinze mille écus. La bourse vaut cinq cent écus.