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CONTES ARABES.

vous en trouverez qui ne vivroient pas aujourd’hui, comme ils vous le témoigneront eux-mêmes, s’ils ne se fussent servis de cet excellent remède. Pour vous faire mieux comprendre ce qui en est, c’est le fruit de l’étude et des veilles d’un philosophe très-célèbre de cette ville, qui s’étoit appliqué toute sa vie à la connoissance de la vertu des plantes et des minéraux, et qui enfin étoit parvenu à en faire la composition que vous voyez, par laquelle il a fait dans cette ville des cures si surprenantes, que jamais sa mémoire n’y sera en oubli. Une mort si subite, qu’elle ne lui donna pas le temps de faire lui-même son remède souverain, l’enleva il y a peu de temps ; et sa veuve, qu’il a laissée avec très-peu de bien, et chargée d’un nombre d’enfans en bas âge, s’est enfin résolue à la mettre en vente, pour se mettre plus à l’aise elle et sa famille. »

Pendant que le crieur informoit le prince Ahmed des vertus à la pomme artificielle, plusieurs personnes