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CONTES ARABES.

Quand le prince Ahmed eut mangé et bu autant qu’il voulut, la fée Pari-Banou le mena d’appartement en appartement, où il vit le diamant, le rubis, l’émeraude et toutes sortes de pierreries fines, employés avec les perles, l’agate, le jaspe, le porphyre, et toutes sortes de marbres les plus précieux, sans parler des ameublemens qui étoient d’une richesse inestimable : le tout employé avec une profusion si étonnante, que bien loin d’avoir rien vu d’approchant, il avoua qu’il ne pouvoit rien y avoir de pareil au monde.

« Prince, lui dit la fée, si vous admirez si fort mon palais, qui, à la vérité, a de grandes beautés, que diriez-vous du palais des chefs de nos génies, qui sont tout autrement beaux, spacieux et magnifiques ? Je pourrois vous faire admirer aussi la beauté de mon jardin ; mais, ajouta-t-elle, ce sera pour une autre fois : la nuit approche, et il est temps de nous mettre à table. »

La salle où la fée fit entrer le prin-